Sauvez l’équitation western de compétition
Avec quoi rime 2018 ? Avec faillite…, de l’équitation western de compétition en France. Il vous reste une chance de la sauver.
Combien de rendez-vous sportifs, focalisés sur les disciplines dites de performance western (pleasure, trail, horsemanship…), ont été proposés cette année ? Et combien de cavaliers ont-ils mobilisés ?
La réponse, chacun en conviendra, est peu, trop peu, beaucoup trop peu. Le constat d’une poignée de concours à la fréquentation clairsemée est alarmant.
De quelque point de vue où l’on se situe, tout le monde déplore l’atonie ambiante.
Les cavaliers amateurs cherchent des opportunités de vivre leur passion et de se confronter à leurs semblables.
Les acteurs professionnels, qui ont vocation à vivre de l’élevage, du dressage, de l’entraînement, du coaching…, s’arrachent les cheveux mais pas les chevaux.
On ne va pas se mentir davantage… L’équitation western de compétition est en crise.
Est-ce à dire que la demande est morte ? Ou que l’offre ne sait la satisfaire ?
La demande n’a jamais été pléthorique mais elle était suffisante pour nourrir une part non négligeable de l’univers western hexagonal. Il fut une époque, pas si lointaine, où des concours de race mobilisaient plus ou moins 100 chevaux voire sensiblement plus, les rares fois ou quarters, paints et appaloosas, avaient la bonne idée de faire (spring) show commun.
Certes le contexte socio-économique est peu engageant. L’augmentation astronomique du prix des carburants dissuade beaucoup de cavaliers de prendre la route pour faire plus d’une centaine de kilomètres. Mais, les causes du malaise sont moins conjoncturelles que structurelles. J’en veux pour preuve les échos de dissensions qui bruissent dans le landerneau à propos du concours programmé par François Lejour au Pin (77), chez Kader Ikhlef, les 19, 20 et 21 octobre prochain.
Suite à une analyse, à mon sens pertinente, de la crise qui frappe l’EW de compétition, François Lejour et Kader Ikhlef proposent un concours all breed labellisé FFE. Lequel déploie un large éventail de disciplines reconnues par la fédé. Il est délibérément ouvert, sans exclusive de races ou de profils, de niveaux ou de moyens, à tous les cavaliers et tous les chevaux.
Cette offre constitue donc rien moins qu’une opportunité de tester une formule inédite, sans doute plus en phase avec les attentes (et les moyens) de la majorité des cavaliers, donc de sauver l’EW de compétition. Elle vise à rassembler et unir. Elle se propose de réconcilier les femmes et les hommes de bonne volonté. Fondée sur la prise en compte de l’intérêt général, elle ouvre des perspectives.
Tout le monde est content ? Que nenni.
Les enseignants qui ont réuni des « teams » de cavaliers férus de technique et de compétition, ont annoncé leur présence enthousiaste. Ils s’appliquent à marier offre et demande.
D’autres au contraire, focalisés sur des principes qui ont montré leurs limites et donc pénalisent les attentes des cavaliers, professionnels comme amateurs, s’emploient à torpiller l’initiative. Ils restent obstinément accrochés à une offre que la demande boude.
Comme toujours dans les conflits qui déchirent des factions rivales, les intérêts particuliers n’ont de cesse de tuer l’intérêt général.
En l’occurrence, qui fait passer ses ressentiments, ses critiques, ses points de vue – aussi légitimes soient-ils – avant ce concours qui se profile comme l’ultime opportunité de sauver le soldat EW de compétition, prend le risque de l’achever.
A l’inverse, tous ceux qui souhaitent donner à l’EW de compétition pour cavaliers qui la pratiquent comme un loisir (disciplines dites de performances) devraient se rendre au Pin, jouer le jeu et se faire plaisir (les cavaliers amateurs sont des consommateurs d’équitation, les cavaliers professionnels sont des producteurs de prestations… Les premiers achètent des services, les seconds les leur vendent. Oublier ce compromis gagnant-gagnant, c’est brouiller la relation qui, naturellement, réunit les uns et les autres). Ainsi, avec chacun dans son rôle, l’avenir aura toutes ses chances. Un avenir qui, quoi qu’on en pense, passe sans doute aussi par des concours griffés FFE. Il sera toujours temps, si tel ou tel entend faire valoir une suggestion constructive, de l’exprimer ultérieurement.
Tous les points de vue sont respectables. Mais ne pensez-vous pas qu’il serait dommage qu’une minorité tapageuse impose sa volonté mortifère à une majorité silencieuse ?
C’est désormais à chacun de voir et d’agir…, ou pas.
NB : Les tenants de l’EW de loisir, les fans de disciplines western avec bétail, ne sont pas concernés par ce débat.
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