La culture, le cheval, l’équitation WESTERN sont les « produits » d’un esprit profondément américain. Cependant, partout dans le monde, spécifiquement en Europe, des amoureux de l’American Way of Life, se sont entichés de la culture, du cheval, de l’équitation WESTERN.
Les plus ambitieux ont choisi des pratiques exigeantes dans l’intention de rivaliser avec les meilleurs du Nouveau Monde. Ainsi, des Belges, des Italiens, des Allemands sont parvenus à damer le pion aux Américains.
En France, on s’est longtemps contentés de participer. Certains parvenaient, dans des compétitions internationales de reining, à signer de belles performances dans des classes annexes. Mais au plus haut niveau, nos représentants conservaient plusieurs longueurs de retard en termes de score donc de palmarès.
Pour expliciter ce « poulidorisme » quasi systémique, les observateurs collectaient les justifications des professionnels…
« En France, on n’a pas les propriétaires. On n’a pas l’argent. On n’a pas les chevaux. On n’a pas les compétitions ». Et aussi « la fédé ne nous aide pas ». Ou encore « les champions étrangers viennent chez nous pour accaparer les gains ».
Si d’aventure on se risquait à comparer les méthodes étrangères et françaises et à formuler quelques critiques, on était qualifié de traitre à la cause. Surtout on était accusé de fragiliser un business hasardeux.
Et puis les années ont passé. Certains jeunes reiners tricolores sont allés travailler à l’étranger, aux États-Unis et en Europe. Et, petit à petit, ils ont commencé à se glisser dans les hauts de classements.

The Run For A million 2025
Et voilà qu’en ce mois d’août 2025, Arnaud Girinon en selle du quarter horse palomino Flexing Guns N Town (propriété d’Anna Maria Scheiflinger) a gagné à Las Vegas (États-Unis) une des compétitions de reining parmi les plus réputées et les plus dotées : The Run For A million 2025. Avec un score stratosphérique de 232 points, il a devancé les stars de la discipline qui caracolent en tête de la ranking list : Andrea Fappani, Craig Schmersal, Casey Deary, Jason Vanlandingham, Cade McCutcheon…
À l’évidence, ce succès récompense une volonté, une énergie, un mental. Il donne vie à un rêve patiemment sculpté dans la glaise d’un travail méthodique et acharné. Il a su rencontrer les bonnes personnes au bon moment, séduire la chance, honorer son rendez-vous avec l’Histoire. Le triomphe procède toujours d’une synergie de qualités bien orchestrées. Grimpé, avec la manière, sur la plus haute marche du podium, dans cette ville romanesque unique au monde, il a comblé tous ceux, familles et amis, supporters aussi qui, depuis des années, ne se lassent pas d’encourager le talent, le courage et la belle énergie d’Arnaud Girinon.
Ceux qui l’ont connu à l’heure de ses premiers pas – avec sa soeur Armelle, il brillait déjà à la Horse Academy de Mooslargue (68), en 2008, en catégorie youth – mesurent le chemin parcouru.
C’est ça le sport, des belles histoires écrites à l’encre de la passion résolue. Bravo Arnaud.
Nous voulons croire que les performances des cavaliers français stimulent le rayonnement d’une discipline encore confidentielle.