Propriétaires terriens, n’oubliez pas les libellules…
Dès lors qu’ils randonnent à proximité des zones humides, les cavaliers observent souvent des libellules évoluer avec grâce dans le bruissement de leurs ailes à la transparence colorée. Pas moins de 89 espèces sont présentes en France métropolitaine, mais onze sont menacées de disparition, treize autres pourraient sous peu rejoindre cette liste macabre. Le Comité français de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), le Muséum national d’Histoire naturelle, l’Office pour les insectes et leur environnement et la Société française d’Odonatologie, toutes ces sociétés savantes ont mis leurs recherches en commun et tirent la sonnette d’alarme face à cette nouvelle menace contre la biodiversité. Car c’est bien l’homme et ses choix qui déterminent ou non la survie des espèces.
Il s’agit de simple bon sens : dans le cas de la libellule, la présence de l’eau est intimement liée au développement de ses larves. Plus d’eau, plus de libellules, d’autant que certaines sont associées à un type d’habitat spécifique et localisé empêchant une migration de l’espèce vers un autre site donc sa survie. Bien des actions sur la nature affectent durablement la pérennité des libellules. Ainsi la rectification d’un cours d’eau, en entraînant la disparition de bras morts et de prairies humides attenantes, prive des espèces de libellules d’une zone où elles peuvent se nourrir. Le comblement, le curage ou encore la rectification des mares et étangs affectent durablement ces lieux de vie privilégiés tout comme l’assèchement des tourbières. La dégradation de la qualité de l’eau (pollutions industrielle, agricole ou domestique) contribue à la raréfaction de ces insectes.
Toute action sur un terrain (y compris privé et même de taille réduite) touchant une zone humide porte en germe des conséquences notables voire irréversibles pour la faune et la flore… Nous sommes tous des acteurs du maintien de la bio-diversité.
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