Texte et dessins signés d’un connaisseur des chevaux et de l’ouest US

Le paysage est blanc, glacial, hostile. Le cowboy – Ambrosius Morgan – est sauvage et nomade, nostalgique, désabusé, pas si engourdi qu’il paraît, plus dégourdi qu’il ne montre, « trop vieux pour jouer les soldats, trop honnête pour ouvrir un commerce ». Une « vieille branche » assoiffée déboule avec une lettre ! Ambrosius, pas si mécontent, apprend que « la plus jolie fille de San Antonio » lui a caché le fruit d’une trop brève étreinte : une fille – Liza Jane – désormais vingtenaire. Problème ! Elle a disparu dans la fournaise interlope mexicaine et sa maman aimerait bien que le géniteur chevauche sans plus attendre sur ses traces pour retrouver l’innocente aiguille dans la sulfureuse botte de foin. Cap au Sud. Peu à peu, Ambrosius règle de vieux comptes, adresse un clin d’œil à l’Undertaker et quitte la froidure septentrionale pour la chaleur méridionale. Un mystérieux enfant apache – Ghost Kid – s’invite dans ses aventures…
Sur cette charpente solide, Tiburce Oger (texte et dessin) déroule une épopée digne d’un western sur grand écran. La mise en scène a du souffle (mention spéciale pour les très belles cases pleine page qui jalonne d’invisibles chapitres). Un très bel album one shot de 80 pages à dévorer sans modération superfétatoire. Avec un père éleveur de chevaux et moniteur d’équitation, l’auteur confie qu’il a « passé son enfance les fesses vissées sur une selle » et qu’il « aime ce XIXe siècle un peu fantasmé où le rêve américain existait encore ».
Ghost Kid de Tiburce Oger chez Grand Angle (Bamboo)
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